Aux villages Muombe et Kilongo, 5 agriculteurs du programme d’Aide aux Agriculteurs (FAP) de Kinsevere ont commencé leur voyage pour devenir des producteurs de semences de maïs. Étant des agriculteurs méticuleux, ils ont veillé à ce que les moindres détails soient couverts lors du développement des semences. Après des mois de dur labeur, les graines étaient prêtes à être livrées à leurs pairs.

Ces agriculteurs participent au FAP depuis 2006, mais ce n’est qu’en 2012 qu’ils ont commencé à s’intéresser à l’agriculture intensive. La première phase de l’agriculture étant terminée, ces agriculteurs se sont tournés vers la prochaine étape de l’agriculture. Ils ont suivi les conseils des experts agricoles de Kinsevere lors des ateliers de terrain pour apprendre à passer de l’agriculture traditionnelle aux techniques agricoles mécanisées, et de là à la production de semences. La production de semences est une activité différente de tout ce que les participants au FAP  avaient vu auparavant.

Au cours de la dernière saison agricole, la mine de Kinsevere a aidé les agriculteurs à faire la transition. Une concession de sept hectares a été accordée aux producteurs de semences du village Muombe et une autre de un hectare au village Kilongo pour multiplier les semences de maïs. Les graines parentales, cependant, ont été cultivées par Kinsevere sur les terres du village Muombe.

La production de semences de maïs nécessite un isolement géographique de toutes les autres cultures de maïs. Chaque jour, nos agronomes surveillaient les opérations pour s’assurer que les agriculteurs respectaient le processus et que la qualité de la semence était assurée.

Tout au long de la période de croissance, Kinsevere a eu des discussions avec les agriculteurs. Parmi les sujets abordés figuraient le choix de la parcelle, son isolement pour éviter toute contamination par des pollens indésirables véhiculés par le vent, la préparation du sol et le choix de la graine qui est de la variété Unilu produite localement par l’Université de Lubumbashi. Ils ont également discuté du semis, de la fertilisation, de l’entretien, du bon moment pour récolter, du conditionnement des graines et de la façon de les stocker correctement.

Onze mois après le semis, Agnès, l’une des agricultrices, a poussé un soupir de soulagement, reconnaissant que la tâche n’a pas été facile. « Nous avons dû commencer par maîtriser les semis pour être sûrs de la fertilisation. Ensuite, nous avons eu un travail de purification des hors- types sur le terrain pour obtenir la meilleure pureté possible. Lors du désherbage, toutes les mauvaises herbes ont été éliminées », dit-elle.

Les cinq producteurs de semences ont produit 12,7 tonnes de semences de maïs sur huit hectares et plus de 750 kg de maïs par hectare, un résultat solide pour une première récolte.

Toutes les semences produites ont été achetées par la mine de Kinsevere et ont été distribuées en novembre à plus de 300 petits exploitants locaux. Le Ministre Provincial de l’Agriculture, M. Aers Kayumba, présent à l’événement, a félicité les agro-multiplicateurs pour cette prise de conscience de privilégier la consommation locale en cette période de pandémie.

Bien qu’ils appartiennent à un groupe qui n’a pas encore été officiellement enregistré, ils espèrent bientôt devenir une association de production de semences légalement reconnue. Pour eux, la culture du maïs ne sera pas seulement une activité de subsistance, mais bientôt une opportunité de créer une petite entreprise semencière communautaire.